Violence and Son, une pièce qui crée le débat…

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Après trois semaines de représentations au Poche à Bruxelles, Violence and Son arrive à Charleroi. Depuis sa création, force est de constater que cette pièce ne laisse personne indifférent et suscite énormément de réactions dans le public.

Saluée unanimement par la presse belge (et anglaise lors de sa présentation à Londres), la pièce écrite par l’auteur anglais Gary Owen met en scène l’histoire de Liam, ado de 17 ans, secrètement amoureux de son amie Jen. Perdu dans la découverte des relations amoureuses, il n’a d’autre choix que de demander conseil à son père, un homme violent et machiste. Les choses risquent bien de ne pas se dérouler comme prévu…

Au-delà de l’urgente question du consentement, Violence and Son nous parle du rapport de force d’un homme sur son fils, de ce que l’on transmet par la parole et l’éducation, de la manipulation… Il s’agit d’une véritable création coup de poing qui aborde les questions de l’atavisme (transmission héréditaire des caractères physiques ou psychologiques), du consentement au sens large, des violences familiales et envers les femmes, du patriarcat, de l’alcoolisme, de l’homophobie.... Autant de thématiques sensibles, et pourtant primordiales, à porter sur scène aujourd’hui. Et c’est justement l’objectif de cette pièce : dénoncer la violence et sa banalisation, tout en essayant de comprendre ce qui peut amener un être humain à accepter ou refuser cette violence. Bien entendu ce huis clos est terrible, mais surtout il suscite le débat. Et c’est justement une des raisons pour lesquelles Jean-Michel Van den Eeyden a accepté de le mettre en scène.

A travers son écriture puissante et son humour anglais, Gary Owen met en effet en exergue les zones grises qui existent dans notre société, où rien ni personne n’est totalement noir ou blanc. Certains personnages horribles peuvent par moments sembler « sympathiques », tandis que d’autres, à l’air inoffensif, finissent par commettre des actes impensables. Tout au long de cette pièce, il nous démontre la complexité humaine. Et c’est précisément ce qui la rend si percutante car elle nous retourne littéralement, nous pousse à nous questionner et à réfléchir à ce qui vient de se jouer sous nos yeux.

Depuis sa création à Bruxelles, les spectateurs échangent, discutent, se renseignent, en parlent à leurs proches, écrivent des posts sur les réseaux sociaux, etc. Et tant mieux. N’est-ce pas exactement ça le rôle du théâtre ? Représenter sur scène les questions de société et être le prisme au travers duquel on interroge le monde qui nous entoure… et, le plus important, provoquer le débat. Dans un monde de plus en plus polarisé, ce rôle fragile du théâtre est d’autant plus crucial.

A L’Ancre, nous pensons que le théâtre est là pour faire vivre des émotions, pour porter le débat au-delà des plateaux, pour tenter de créer du sens dans le partage et la rencontre…. Vu les thématiques abordées dans cette pièce, chaque représentation publique ou scolaire à Charleroi sera d’ailleurs suivie d’une rencontre avec l’équipe artistique, l’équipe de médiation et une experte du harcèlement et du consentement. De plus, des animations en classe sont prévues avant et après le spectacle et s’accompagnent d’un dossier pédagogique conséquent et éclairé.

Si vous êtes un.e spectateur.rice de L’Ancre, vous savez que notre programmation se veut être le reflet des enjeux de la société. Les pièces que nous programmons ou créons traitent de sujets parfois sensibles ou engagés, tels que la réalité du monde carcéral, la radicalisation religieuse, la crise climatique, le racisme, l’identité, la colonisation, le féminisme, la sexualité, l’immigration… et ce, par le biais de différentes approches artistiques qui renforcent le propos : seul en scène, comédie dramatique, théâtre musical, théâtre documentaire…

Alors, même si cette pièce peut chambouler ou heurter certaines sensibilités, nous ne pouvons que vous conseiller de venir la voir et serions très heureux de pouvoir en discuter de vive voix avec vous après le spectacle…